I ABRG DE LA
THORIE DE LA RELATIVIT ET DE SON HISTOIRE
Mise jour 6/10/2015
Il
nĠy a pas de meilleure initiation la thorie de la relativit[1]
que celle que donne Einstein[2]
dans le cahier dĠune collection priodique sous le titre ber die spezielle und allgemeine
Relativittstheorie[3](gemeinverstndlich), F. Vieweg, Braunschweig, 1917, dont la
traduction par Maurice Solovine[4],
La thorie de la
relativit restreinte et gnrale (
la porte de tous), fut dite par Gauthier-Villars
en 1923[5].
Dans sa prface de dcembre1916, Einstein prsente ainsi lĠouvrage :
Ç Ce petit livre[6]
a pour but de faire connatre dĠune manire aussi exacte que possible la
thorie de la relativit ceux qui sĠintressent elle au point de vue
gnral, scientifique et philosophique, mais qui ne possdent pas lĠappareil
mathmatique de la physique thorique[7] È.
Il ajoute plus loin : Ç Puisse ce petit livre tre un stimulant pour
beaucoup de lecteurs et leur faire passer quelques heures agrables È. Sans aucune prtention de physicien, nous lui avons emprunt de
nombreux passages dans les pages suivantes qui veulent se situer au plus prs
des sources.
I.
LA RELATIVIT RESTREINTE
Le
principe de relativit. Galile (1564-1642)
La premire pierre de lĠdifice de la
thorie de la relativit a t apporte par Galile qui propose lĠexprience
suivante :
Ç Enfermez-vous avec un ami dans la plus
grande cabine sous le pont dĠun grand navire et prenez avec vous des mouches,
des papillons et dĠautres petites btes qui volent ; munissez-vous aussi
dĠun grand rcipient rempli dĠeau avec de petits poissons, accrochez aussi un
petit seau dont lĠeau coule goutte goutte dans un autre vase petite
ouverture plac au dessous. Quand le navire est immobile, observez
soigneusement comme les petites btes qui volent vont la mme vitesse dans
toutes les directions de la cabine ; on voit les poissons nager
indiffremment de tous les cts ; les gouttes qui tombent entrent toutes
dans le vase plac dessous ; si vous lancez quelque chose votre ami,
vous nĠavez pas besoin de jeter plus fort dans une direction que dans une autre
lorsque les distances sont gales ; si vous sautez pieds joints, comme
on dit, vous franchirez des espaces gaux dans toutes les directions. Quand
vous aurez soigneusement observ cela, bien quĠil ne fasse aucun doute que les
choses doivent se passer ainsi quand le navire est immobile, faites aller le
navire la vitesse que vous voulez, pourvu que le mouvement soit uniforme, sans balancement dans un sens
ou lĠautre ; vous ne remarquerez pas le moindre changement dans tous les
effets quĠon vient dĠindiquer ; aucun ne vous permettra de vous rendre
compte si le navire est en marche ou immobile : en sautant vous franchirez
sur le plancher les mmes distances quĠauparavant ; et ce nĠest pas parce
que le navire ira trs vite que vous ferez de plus grands sauts vers la poupe
que vers la proue ; pourtant, pendant le temps o vous tes en lĠair, le
plancher au dessous de vous court dans la direction oppose votre saut ;
si vous lancez quelque chose votre ami, vous nĠaurez pas besoin de plus de
force pour quĠil le reoive, quĠil se trouve du ct de la proue ou de la poupe
et vous lĠoppos ; les gouttelettes tomberont comme auparavant dans le
vase du dessous sans tomber du ct de la poupe, et pourtant, pendant que la
gouttelette est en lĠair, le navire avance de plusieurs palmes, les poissons
dans leur eau ne se fatigueront pas plus pour nager vers lĠavant que vers
lĠarrire de leur rcipient ; cĠest avec la mme facilit quĠils iront
vers la nourriture que vous aurez dispose o vous voudrez au bord du
rcipient ; enfin les papillons et les mouches continueront voler
indiffremment dans toutes les directions, jamais vous ne les verrez se
rfugier vers la paroi du ct de la poupe comme sĠils taient fatigus de
suivre la course rapide du navire dont ils auront t longtemps spars,
puisquĠils restent dans lĠair ; brlez un grain dĠencens, il se fera un
peu de fume que vous verrez monter vers le haut et y demeurer, tel un petit nuage
sans quĠelle aille dĠun ct plutt que dĠun autre. Si tous ces effets se
correspondent, cela vient de ce que le mouvement du navire est commun tout ce
quĠil contient aussi bien quĠ lĠair, cĠest pourquoi je vous ai dit de vous
mettre sous le pont.
[8]È
Par ce texte imag, Galile nonce la loi
suivante : dans un systme en mouvement uniforme, Ç cĠest dire vitesse
constante È, le mouvement des corps,
pour un observateur embarqu, est le mme que dans un systme lĠarrt. Le
mouvement est relatif au systme et
li lĠobservateur dans ce systme. Il nĠy a pas de mouvement absolu : le
systme en mouvement est en mouvement par rapport au systme qui le porte mais
celui-ci peut aussi tre en mouvement par rapport un autre systme. CĠest le principe de relativit.
Ce sens du terme ÒrelativitÓ est li
lĠorigine de la thorie.
Les systmes en mouvement rectiligne et
uniforme sont dits Ç galilens È ou inertiels.
Le principe de relativit trouve sa
formulation mathmatique dans un systme de coordonnes cartsiens, repres
dĠun espace rigide trois
dimensions. Cet espace est dit euclidien :
on y trace des droites dfinies par
deux points[9].
Le
principe de relativit (galilen) appliqu la propagation de la lumire
Dans la mcanique classique de Galile et Newton (1642-1727), la vitesse de la lumire est considre comme
infinie : le temps est absolu,
il est indpendant de lĠtat de mouvement du corps de rfrence. De mme dans
cette axiomatique, la distance spatiale de deux points est indpendante de
lĠtat de mouvement du corps de rfrence, la distance est absolue.
Or des expriences menes
depuis le XVIIe sicle ont montr que la vitesse de la lumire,
quoique trs grande, nĠtait pas infinie. En 1676, mesurant les carts entre le
calcul, suivant les lois de Kepler (1571-1630), et lĠobservation de
lĠoccultation du satellite de Jupiter Io par sa plante, Ole Christensen RÏmer
(1644-1710) annona une premire approximation de la vitesse de la lumire[10]. Hippolyte Fizeau (1819-1896), en 1849,
donna une mesure plus prcise, et James Clerk Maxwell (1831-1879) en 1873
dfinit le caractre ondulatoire de la lumire et publie son trait sur les
ondes lectromagntiques.
Lorsque un systme galilen est en
mouvement (translation) par rapport un autre considr comme fixe, on
applique aux vitesses un thorme additif lmentaire : la vitesse dĠun
corps en mouvement par rapport au repre fixe, W, est la somme de la vitesse du
systme en mouvement par rapport au repre fixe, v, et de la vitesse du corps
lui-mme par rapport au repre en mouvement, w, de sorte que . Si on applique ce thorme un rayon lumineux la vitesse de la lumire
c, si elle est finie, prend deux
valeurs diffrentes : lĠune par rapport au repre fixe, c , lĠautre par
rapport au repre mobile cĠ tel que cĠ=cħv suivant que le systme en mouvement se
dplace en sens inverse ou dans le sens de la lumire. Tant que la vitesse de
dplacement est nulle (systme au repos) ou faible par rapport la vitesse de
la lumire, nous restons dans les conditions de la mcanique classique, c = cĠ
ou c Ċ cĠ[11]. Pour des valeurs de v plus leves, et
pour une vitesse de la lumire finie, lĠcart significatif entre ces deux
valeurs fourni par le thorme dĠaddition des vitesses contredit la
thorie de Maxwell-Lorentz[12] qui suppose la constance de la vitesse
de la lumire dans le vide[13], ainsi que les expriences[14] (1881-1887) de Michelson et Morlay[15]: lĠcart entre les vitesses de deux
rayons lumineux se propageant en sens inverse peut y tre considr comme nul.
DĠautre part lĠexprience de Fizeau
(1851) concernant lĠadditivit des vitesses, infirme la formule : .
La
simultanit. Relativit des notions de temps et dĠespace
On ne peut affirmer que des
vnements sont simultans que si on sait synchroniser la marche des horloges
qui mesurent le temps. La vitesse de propagation de la lumire nĠtant pas
infinie et les distances entre la localisation des vnements pouvant tre
grandes, la synchronisation des horloges et donc le concept de simultanit
soulvent de srieux problmes.
Einstein dmontre par une exprience
simple (wagon de chemin de fer se dplaant le long dĠune voie) quĠ Ç une
indication de temps nĠa de sens que si lĠon indique le corps de rfrence auquel
elle se rapporte È.[16]
La
transformation de Lorentz
Si lĠon veut lever la contradiction entre le thorme
dĠaddition des vitesses et la constance de la vitesse de la lumire, il faut
substituer aux formules simples qui permettent de passer des coordonnes dans un systme (galilen) des coordonnes
dans un autre systme, galement galilen, en mouvement par rapport au
premier (x = xĠ + vt etc., et t = tĠ),
les formules Òrelativistes Ó dites de Lorentz qui les a prsentes avant
Einstein.
Ces formules introduisent un facteur
correctif en v2/c2, pratiquement nul si v est petit par
rapport c.
LĠapplication
des formules relativistes conduisent :
1. Pour les distances une contraction des longueurs :
dĠ = kd ,
d et dĠ tant les distances entre deux
points mesures dans deux systmes galilens, lĠun au repos, lĠautre en
mouvement par rapport lui.
2. Pour le temps une augmentation de la
dure tĠ (dilatation du temps) entre
deux vnements mesure sur un
systme en mouvement, par rapport la mme dure t mesure sur un systme au
repos, les horloges en mouvement tant acclres :
tĠ (mesur sur le systme en
mouvement)
= (tĠ>t)
3. Pour lĠaddition des vitesses un facteur
correctif rduisant leur somme.
Fizeau dans une exprience clbre de
1851 que Einstein qualifie dĠexperimentum
crucis avait dj montr cette rduction de la somme des vitesses, mais
lĠavait explique par une formule empirique faisant intervenir lĠindice de
rfraction du fluide en mouvement.
Les formules de Lorentz expriment la relativit[17] du temps et de lĠespace : dans un systme en mouvement, le temps
et lĠespace dpendent de la vitesse.
Dans le petit livre cit, Einstein
dmontre que la transformation de Lorentz
conserve la vitesse de la lumire. Autrement dit si lĠon applique les
transformations de Lorentz, la vitesse de la lumire est la mme dans un
systme en repos et dans un systme galilen en mouvement par rapport lui. Rciproquement, si deux systmes
galilens se dplacent lĠun par rapport lĠautre en conservant la vitesse de
la lumire, les formules de transformation dĠun systme lĠautre sont celles
de Lorentz.
Le principe de la relativit restreinte
Ainsi Einstein constate que
ce quĠil considre comme un principe,
(la vitesse de la lumire - dans le vide - est une constante) se conserve entre
deux systmes dont lĠun est en mouvement uniforme par rapport lĠautre.
Ce principe nĠest pas contredit par
lĠexprience (Fizeau, Michelson).
Ë condition dĠutiliser les formules de
transformation de Lorentz qui drivent de la constante de la vitesse de la
lumire, le principe de relativit de la
cinmatique de Galile peut tre appliqu la propagation des ondes lumineuses.
En le gnralisant il devient le principe de la relativit restreinte que
lĠon peut exprimer ainsi :
Ç Les lois de la nature ont
exactement la mme forme dans deux systmes galilens en mouvement lĠun par
rapport lĠautre[18]. È
ou encore :
Ç Les lois de la nature sont
invariantes relativement aux transformations de Lorentz. È[19] Einstein met ainsi fin aux contradictions qui sĠtaient
dveloppes entre la mcanique classique et la thorie lectromagntique et en
rtablit lĠunit[20].
Il tend le principe, dont il a constat
lĠapplication dans la thorie lectromagntique de la lumire[21] toutes les lois physiques.
La
relation entre lĠnergie et la matire
Trois mois aprs avoir publi dans les Annalen der Physik Berne son article
fondateur de la thorie de la relativit, Einstein publie en septembre 1905
dans la mme revue une Ç intressante conclusion (Folgerung) È qui
tient en trois pages, un Òpost-scriptumÓ dira-t-on.
Toujours partir de la thorie de
Maxwell et des formules de Lorentz, il dmontre une relation entre la masse et
lĠnergie qui sera prsente sous la forme clbre :
E = Mc2.[22]
II. LA RELATIVIT GNRALE
Aprs avoir appliqu le
principe de relativit la cinmatique
des systmes en mouvement uniforme, Einstein cherche rsoudre le problme de
son extension la gravitation.
Le principe de lĠgalit de la masse inerte
et de la masse pesante
L encore, Galile est lĠinitiateur. Ses
expriences sur la chute des corps[23] montrent que tous les corps - quelle que soit leur nature - ont mme loi de chute [dans
le vide].
Einstein[24] prcise que lĠacclration dans le vide
est la mme pour tous les corps et que cette proposition entrane lĠgalit de la masse inerte et de la masse
pesante dans un systme dĠunit convenable : inertie et poids sont la
mme qualit du corps[25]. On dsigne aussi cette proprit comme
un principe, le principe dĠquivalence.
Il fait une exprience Òpar la penseÓ et
suppose quĠun observateur est plac dans un ascenseur[26] hors du champ de gravitation. Au centre
du toit, lĠascenseur est attach un cble qui exerce sur lui une attraction
gale - mais de sens contraire - lĠattraction de la pesanteur si lĠascenseur
y tait soumis. LĠobservateur lche un caillou sorti de sa poche :
celui-ci qui nĠest plus soumis lĠattraction du cble tombe comme si il tait
soumis la pesanteur. LĠobservateur aura la mme sensation que le voyageur
de Galile bord de son bateau : il ne verra pas la moindre diffrence
entre la chute libre ou lĠascenseur lĠarrt ...
Cette exprience invite Einstein tendre le principe de relativit des
corps en mouvement acclr[27].
LĠespace temps quatre dimensions de
Minkowski[28]
La thorie de la relativit restreinte a montr que le temps
et lĠespace nĠtaient pas indpendants. Ils ne sont pas les mmes pour deux
observateurs se dplaant dans lĠunivers.
Minkowski (1864-1909), a propos un
espace-temps quatre dimensions qui sĠadapte mieux que lĠespace euclidien la
thorie de la relativit[29].
Einstein lĠadopte et crit dans le
Òpetit livreÓ propos de son inventeur : sans
Minkowski, la thorie de la relativit gnrale Ç serait peut-tre reste
au maillot (Windeln)È.
LĠespace est non rigide
LĠespace et le temps, non indpendants,
ne sĠaccommodent pas dĠun systme de coordonnes rigide. Einstein introduit
donc un Ç corps de rfrence non rigide quĠon pourrait, non sans raison
dsigner sous le nom de Òmollusque de rfrenceÓ[30] È.
nonc
du principe de la relativit gnrale
Dans cet espace-temps,
Einstein utilise un systme de coordonnes de Gauss (1777-1855) (cercles la
surface dĠune sphre) et le principe de la relativit gnrale sĠexprime ainsi :
Ç Tous les systmes de coordonnes
de Gauss sont en principe quivalents pour la formulation des lois gnrales de
la nature. È
Einstein obit ainsi un principe
Çdmocratique È, que lĠon pourrait appeler aussi
Ç copernicien È : il nĠy a
pas de point dĠobservation privilgi dans lĠunivers[31], comme le prtendait la conception
ptolmenne (aristotlicienne) pour laquelle la terre tait le centre du monde.
On rapproche la conception copernicienne dĠun principe cosmologique dĠuniformit ou dĠisotropie (moyenne) de
lĠunivers.
LĠaction directe distance. Le champ
Ç Par une tude plus prcise des phnomnes
lectromagntiques on est arriv la conception quĠil nĠexiste pas dĠaction directe distance. È On en
dduit la notion de champ Ç qui est elle mme arbitraire È[32]. Ç CĠest dĠun manire analogue
quĠon conoit les effets de la gravitation. È[33] Ce champ gravitationnel sĠexerce dans
lĠespace-temps quatre dimensions.
JusquĠ la fin de sa vie Einstein
continua ses recherches sur sa conception du champ gravitationnel[34].
LĠther
La notion dĠther est une de celle qui a
fait lĠobjet de nombreuses controverses auprs des physiciens la fin du XIX
sicle alors quĠaujourdĠhui elle semble une relique un peu comme la
ÒphlogistiqueÓ[35].
Elle apparat ds lĠantiquit comme Òmatire
incarnant le videÓ[36]. Puis, lĠpoque moderne comme fluide
propageant la lumire.
Dans une optique relativiste et pour
rsoudre la contradiction entre la cinmatique classique et les quations de
Maxwell, on a considr que les phnomnes
lectromagntiques avaient lieu dans un rfrentiel Ç anim dĠun
mouvement particulier, se distinguant physiquement de tous les autres È[37] : lĠther.
On se trouve donc en prsence de trois
systmes ou rfrentiels : un rfrentiel au repos, un rfrentiel en
mouvement, un rfrentiel sige des phnomnes lectromagntiques, lĠther.
Ç LĠther pouvait tre affect par la matire en mouvement de trois
manires diffrentes. Le mouvement de la matire pouvait tre intgralement
transmis lĠther : cĠtait lĠhypothse de la Òrsistance totaleÓ. Dans
ce cas, la vitesse relative de lĠther [par rapport au systme en mouvement]
devait tre gale zro. [LĠther est immobile
par rapport au systme en mouvement, il y a pas dĠaddition des vitesses de la
lumire et du mouvement]. La deuxime possibilit tait celle de lĠabsence
totale de rsistance : dans ce cas la vitesse relative de lĠther et de la
matire devait tre gale la vitesse absolue de dplacement de la matire
[les vitesses sĠajoutent]. LĠther, lui devait rester immobile [par rapport au
systme au repos]. Enfin, la troisime possibilit tait celle de la rsistance
partielle : une partie seulement de mouvement de la matire devait tre
communique lĠther . È[38]
Lorentz et Fitzgerald font lĠhypothse
mixte dĠun ther immobile [par
rapport au systme en mouvement] qui
propagerait la lumire [et dĠune manire gnrale les ondes lectromagntiques] et celle dĠun mouvement relatif lĠther (vent dĠther) que lĠon pourrait mettre
en vidence par rapport la terre[39].
Conduites avec la prcision de lĠpoque,
les expriences (1881-1887) de Michelson
et Morley - dj cites - ne montrrent pas lĠexistence dĠun vent dĠther[40] ce qui Ç jeta les physiciens dans
un grand embarras È.
Ç Pour tirer la thorie de cet tat
fcheux, Lorentz et Fitzgerald supposrent que le mouvement dĠun corps par
rapport lĠther produit en lui un raccourcissement dans la direction de son
mouvement, qui fait prcisment disparatre la diffrence de temps en question
[diffrence entre le temps de trajet des deux rayons dans lĠexprience]. Une
comparaison avec les rflexions du chapitre XII montre que ce moyen tait aussi
le bon au point de vue de la thorie de la relativit. Mais lĠinterprtation de
la situation est incomparablement plus satisfaisante. DĠaprs elle, il nĠexiste pas de systme de coordonnes
privilgi qui donne lieu introduire lĠide dĠther, ni, par consquent de
vent dĠther, ni dĠexprience pour le mettre en vidence. La contraction
des corps en mouvement suit, ici, sans hypothses spciales les deux principes
fondamentaux. È[41]
Ainsi Einstein, tout en considrant que le vent dĠther ne remettrait pas en question
la relativit restreinte, considre que son intervention est inutile (pour
ce qui est de la relativit restreinte).
Dans sa confrence du 5 mai 1920, reprise et traduite dans ÒRflexions sur lĠlectrodynamique, lĠther,
la gomtrie et la RelativitÓ, Gauthier-Villars, 1972, Livre II, il expose
le point de vue de Lorentz quĠil qualifie de Ç merveilleuse
simplification È [ !] ainsi que la proprit de lĠther dĠtre pour
celui-ci immobile [par rapport au
systme en mouvement, ce que confirme lĠexprience ngative de Michelson]. Mais
pour des raisons de ÒsymtrieÓ il estime que les deux systmes (celui de la
matire et celui des champs lectromagntiques) doivent tre tout fait
quivalents : Ç lĠther ne peut tre en mouvement par rapport
lĠun et en repos par rapport lĠautre È. Il pense que : Ç la
matire et le rayonnement ne sont tous les deux que des formes particulires de
lĠnergie parse È. Il confirme son opinion sur lĠinutilit de lĠther,
cependant : Ç cette ngation de lĠther nĠest pas ncessairement
exige par le principe de la relativit restreinte È. Mais les lignes de
force dĠun champ ne peuvent tre considres comme Ç quelque chose de
matriel È. Il conclut [toujours concernant la relativit restreinte] :
Ç lĠhypothse de lĠther comme telle
ne contredit pas la thorie de la relativit restreinte. Il faut seulement se
garder dĠattribuer lĠther un tat de mouvement È.
Toutefois, la suite des thories de Mach et dans la
perspective de la relativit, non plus restreinte, mais gnrale, Einstein
rejette lĠide dĠun espace physiquement vide. Ç Par l la notion dĠther a
de nouveau acquis un contenu prcis, contenu certes qui diffre de celui de
lĠther de la thorie ondulatoire de la lumire. LĠther de la thorie gnrale
est un milieu priv de toutes les proprits mcaniques et cinmatiques, mais
qui dtermine les phnomnes mcaniques (et lectromcaniques). È Il
ajoute : Ç ce serait naturellement un progrs considrable, si lĠon
russissait runir, en une reprsentation unique le champ de gravitation et
le champ lectromagntique. È
Ç En rsumant, nous pouvons dire : dĠaprs la
thorie de la relativit gnrale, lĠespace est dou de proprits physiques ;
dans ce sens par consquent un ther existe. Selon la thorie de la relativit
gnrale, un espace sans ther est inconcevable, car non seulement la propagation
de la lumire y serait impossible, mais il nĠy aurait mme aucune possibilit
dĠexistence pour les rgles et les horloges, et par consquent aussi pour les
distances spatiales temporelles dans le sens de la physique. Cet ther ne doit
cependant pas tre conu comme tant dou de la proprit qui caractrise les
milieux pondraux, cĠest dire comme constitu de parties pouvant tre suivies
dans le temps : la notion de mouvement ne doit pas lui tre applique. È
La communaut scientifique a retenu
lĠinterprtation dĠEinstein (pas de vent dĠther). Les tudes dĠAllais
reprenant les analyses faites par Dayton Miller[42] sur ses expriences qui annonaient un
Ç vent dĠther È de 6 km/sec nĠont pas t valides. Il semble que,
compte tenu des carts observs, cette valeur nĠest pas statistiquement
significative[43].
La
relativit et les quanta
Max Planck (1858-1947), qui tudiait le rayonnement, est lĠorigine de la
notion de quanta, mais cĠest Einstein qui fournit lĠexplication de lĠeffet photolectrique dcouvert par
Hertz en 1877[44] : cĠest lĠabsorption du quantum de lumire, appel plus tard photon qui provoque, dans certaines
conditions, lĠmission dĠlectrons. Einstein exposera sa dmonstration dans un
article des ÒAnnalen der PhysikÓ en
mars 1905, avant mme la publication de lĠarticle sur la relativit restreinte.
Il faut remarquer que cĠest "pour
ses services la Physique thorique et spcialement pour ses dcouvertes de la
loi et de lĠeffet photolectrique"[45] quĠil reut le prix Nobel de physique en
1921, et non pour la thorie de la relativit juge encore non confirme[46].
Einstein eut bien conscience des
contradictions entre la thorie des quanta dveloppe par la suite[47] et ses propres thories. Ds 1920, il
crivait[48] : Ç Nous ne devons pas en
outre, en pensant au proche avenir de la Physique thorique, carter sans autre
faon la possibilit que les faits accumuls par la thorie des quanta
pourraient dresser devant la thorie du champ des limites infranchissables[49] È.
Einstein resta toute sa vie proccup par
la dcouverte dĠune thorie unitaire.
III. APPLICATIONS DE LA THORIE
DE LA RELATIVIT
Relativit
restreinte
Relativit de lĠespace et du
temps : guidage des satellites, synchronisation des horloges, tlmesures
laser, systme de positionnement par satellites, etc.
Relation masse-nergie :
applications de lĠnergie nuclaire des fins militaires ou pacifiques, etc.
Relativit
gnrale
Elles concernent notamment
lĠastronomie.
1. Le Verrier avait trouv en
1859 une anomalie sur le passage au prihlie
de Mercure. Einstein lĠexplique par sa thorie.
2. Einstein prdit quĠune
masse importante dforme le champ gravitationnel et dvie les rayons lumineux proximit. Einstein calcule la
dviation. Peu de temps aprs lĠnonc de sa thorie une exprience mene
lĠoccasion dĠune clipse de soleil confirme son calcul. Malgr quelques
contestations sur la valeur significative des carts constats, cette
exprience est valide. Elle connat une confirmation par les dviations
constates sur les images des galaxies (effet des Òlentilles
gravitationnellesÓ).
3. Einstein annonce que la
frquence des horloges dpend du champ de gravitation dans lequel elles se
trouvent.[50] Il en dduit le dplacement vers le rouge des raies spectrales des objets de
lĠunivers en mouvement. Ce phnomne dsign de nos jours par ÒredshiftÓ est
intgr dans les thories cosmologiques, notamment lĠexpansion de lĠunivers de
Hubble[51].
4. La relativit gnrale
introduit des corrections aux mesures du temps et de lĠespace pour les
mouvements non rectilignes et uniformes.
5. La transformation masse-nergie
tant rversible, la thorie prvoit la possibilit de crer des
antiparticules. Les positons sont utiliss en imagerie mdicale (PET, Positon
Emission Tomography).
IV. RSUM
La
thorie lectromagntique de la lumire de Maxwell suppose un principe de constance absolue de la vitesse de la
lumire, quĠaucune exprience nĠa jusquĠ prsent pu mettre en dfaut.
Cette vitesse, mesure exprimentalement, a une valeur trs leve mais finie.
On
peut dmontrer que ce principe est en contradiction
avec la rgle dĠaddition des vitesses
de la mcanique classique - cinmatique - applique deux systmes de
rfrence dont lĠun est en mouvement rectiligne
et uniforme par rapport lĠautre (systmes galilens).
La
contradiction disparat si lĠon introduit dans les relations (formules) reliant les coordonnes des deux systmes un terme correctif (transformation de
Lorentz) dont il rsulte :
-
que le temps mesur sur un systme mobile dpend de la vitesse de ce systme
par rapport un autre suppos au repos,
-
que lĠespace parcouru par le systme mobile dpend aussi de cette vitesse.
Le
temps et lĠespace ne sont plus absolus.
Einstein
en dduit galement que la masse dĠun corps est lie son nergie par la formule
maintenant clbre : E=Mc2.
Les
formules relativistes (temps, espace,
addition des vitesses, liaison masse-nergie) sont dĠapplication constante de
nos jours : tables astronomiques,
guidage des satellites, synchronisation
des horloges embarques de trs haute prcision, tlmesures laser, systme de
positionnement par satellites, centrales nuclairesÉ.[52].
Le
thorie de la relativit restreinte
qui en est lĠexpression thorique est une extension
du principe de relativit de
Galile la thorie lectromagntique de Maxwell . Ce principe est Ç unitaire È.
Il permet dĠunifier la cinmatique classique et la thorie lectromagntique
moyennant lĠapplication de la transformation de Lorentz pour passer des
coordonnes dĠun systme de rfrence galilen celles dĠun autre systme en
mouvement par rapport lui.
Les
coordonnes euclidiennes dfinissant un espace
rigide, de mme que la mesure du temps
de la mcanique classique o espace et temps sont indpendants du dplacement
relatif des systmes, ne conviennent plus.
Parmi
dĠautres systmes, Einstein a choisi lĠespace-temps
quatre dimensions de Minkowski et les coordonnes sphriques de Gauss.
Son espace-temps est dformable
(image du ÒmollusqueÓ). CĠest dans cet espace que sĠexerce le champ de gravitation.
Galile
avait dj montr par ses expriences sur la chute des corps lĠgalit de la masse
inerte et de la masse pesante. Cette
proprit de la matire incite Einstein tendre
le principe de relativit des corps en mouvement acclr[53].
Il
nonce la thorie gnrale de la
relativit par la formule suivante : Ç Tous les systmes de coordonnes de Gauss sont en principe quivalents
pour la formulation des lois gnrales de la nature È. AujourdĠhui,
les mesures astronomiques et spatiales du temps en tiennent compte.
BIBLIOGRAPHIE
Sites
internet
Annalen der Physik, Articles de Einstein (1901-1922) :
http://www.physik.uni-augsburg.de/annalen/history/Einstein-in-AdP.htm
Site officiel du prix Nobel. Prix Nobel de Physique : http://nobelprize.org/nobel_prizes/physics/laureates/
Astrosurf. Projet Luxorion : http://www.astrosurf.com/luxorion/menu-relativite.htm
Encyclopdie Wikipdia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Principe_de_relativit
Thomas
J. Roberts, An Explanation of Dayton MillerĠs Anomalous ÒEther
DriftÓ Result :http://arxiv.org/ftp/physics/papers/0608/0608238.pdf
Site de Maurice Allais : http://allais.maurice.free.fr/index.htm
Michel Paty, Paul
Langevin (1872-1946), la relativit et les quanta, Bulletin de la Socit
Franaise de Physique, nĦ 119, mai
1999 : http://halshs.archives-ouvertes.fr/view_by_stamp.php?&halsid=9f17hrflmj4k4cp2misuh2tnm6&label=SHS&langue=fr&action_todo=view&id=halshs-00181587&version=1
Christian Bracco,
Jean-Pierre Provost, Einstein, Poincar
et la thorie de la relativit restreinte, Conf. ENS 12 mai 2005 : http://www.diffusion.ens.fr/index.php?res=conf&idconf=710
Anatoly Logunov, dition et commentaires des articles de 1905
et 1906 de Poincar (v. ci-desous), 1980, trad.2000 : http://www.annales.org/archives/x/poincare.html
R Toncelli, F.Balibar,
Einstein et Poincar, une affaire de
principes : http://www.google.fr/search?q=einstein+et+poincar%C3%A9%2C+une+affaire+de+principe&ie=utf-8&oe=utf-8&aq=t&rls=org.mozilla:fr:official&client=firefox-a
Michel Paty, Poincar, Langevin et Einstein,
2002, : http://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00170722/en/
H.Poincar, Textes
numriss in : http://www.ac-nancy-metz.fr/enseign/philo/textesph/default.htm
- poinca
Darigol, Faut-il rviser lĠhistoire de la relativit ?, 2004 :http://www.academie-sciences.fr/membres/in_memoriam/Generalites/Darrigol
_amp.pdf
Ouvrages
(consultables la Bibliothque Ste Genevive
Paris)
Galilo Galilei, Dialogues
sur les deux grands systmes du monde, 1632, Trad. Ren Frreux, Seuil,
1992.
A. Einstein, ber die
spezielle und allgemeine Relativittstheorie, F. Vieweg & Sohn, Braunschweig,
1920.
A. Einstein, La
thorie de la relativit restreinte et gnrale, Trad. M. Solovine, Prf.
Marc Lachize-Rey, Dunod, dition 2004.
A. Einstein, La
thorie de la relativit restreinte et gnralise, Trad. Mlle
J. Rouvire, Prf. . Borel, Gauthier-Villars, 1921.
A. Einstein, Rflexions
sur lĠlectrodynamique, lĠther, la gomtrie et la Relativit, Trad. M.
Solovine et M.A. Tonnelat Gauthier-Villars, 1972.
A. Einstein, Lettres
Solovine, Gauthier-Villars, 1956.
Franoise Balibar, EinsteinÒLa
joie de la penseÓ, Collection Dcouvertes, Gallimard, 1993.
Jean Claude Boudenot, Comment
Einstein a chang le monde, EDP Sciences ditions, 2005.
A.Einstein-Leopold Infeld, LĠvolution des ides en physique, traduit de lĠanglais par
Solovine, Flammarion,1983.
Les Cahiers de Science et Vie, Einstein, Hors Srie, NĦ 16, aot 1993.
Poincar H., Sur la dynamique de lĠlectron, in Rendiconti del Circolo Matematico di Palermo, XXI, p. 129-175, 1906, et aussi
Poincar H., Îuvres Tome IX p.494-550. (ce dernier la B.S.G.), numris
sur :
http://fr.wikisource.org/wiki/Sur_la_dynamique_de_l%27lectron_(juillet)/I
H.
Poincar, La Dynamique de l'lectron,
64 p., Confrences lĠcole suprieure des Postes,
Supplment aux Annales des postes, tlgraphes et tlphones, mars 1913.
Autres ouvrages
Clairaut, Sur la manire la plus simple dĠexaminer si
les toiles fixes ont une parallaxe, Histoire
de lĠAcadmie royale des Sciences, Anne 1739, Imprimerie royale, Paris
(disponible sur Gallica).
Poincar, Sur la dynamique de lĠlectron, Compte rendu de lĠacadmie des sciences,
Sance du 5 juin 1905, T. CXL (disponible sur
Gallica).
CD
Franoise Balibar
Thilbault Damour, Einstein, (2 CD), Collection Sciences, De ViveVoix.
II EINSTEIN -
COMPLMENTS
Mise jour 18/12/2012
1. Einstein a-t-il
dcouvert la thorie de la relativit ?
Depuis
les annes 1920, des discussions, voire des polmiques pseudo-scientifiques,
parfois teintes dĠantismitisme, ont lieu autour de la question de savoir quel
tait le vritable auteur de la thorie de la relativit.
Il
ne fait pas de doute que lorsque en septembre 1905 Einstein publia son article
fondateur (remis le 30 juin) dans les Annalen
der Physik, ÒSur lĠlectrodynamique
des corps en mouvementÓ, la thorie de la relativit restreinte
Ç tait dans lĠair du temps[54] È. Dans sa prface la traduction[55] du Òpetit livreÓ crit par Einstein en
1916 pour mettre la thorie Ó la porte de tout le mondeÓ
(gemeinverstndlich) : ÒLa thorie
de la relativit restreinte et gnraliseÓ, mile Borel[56] conclut : Ç (É) Poincar
(1854-1912) et Lorentz (1853-1928) avaient entrevu dĠimportants fragments [de
la thorie] mais Einstein aura la gloire dĠavoir t le premier concevoir
clairement le plan È.
Reprenons
quelques jalons de lĠhistoire des connaissances autour de la thorie.
Sur la vitesse de la
lumire.
Clairaut[57], tudiant le phnomne dĠaberration d la vitesse relative de
la Terre sur son orbite par rapport au rayon lumineux venant des toiles[58], conclut en 1739 que Ç la lumire
de toutes les toiles est galement ÒprompteÓ È[59] .
Arago[60], en 1818, crit : Ç La vitesse
avec laquelle se propagent les ondes lumineuses est indpendante du mouvement
des corps dont elles manent È.[61]
Sur lĠther.
Ds
1816, Arago tudiant les variations du spectre des toiles constate des
anomalies lies la thorie du Ç vent dĠther È en vigueur
lĠpoque et qui tait ncessaire, dans un thorie ondulatoire de la lumire,
pour expliquer lĠaberration des toiles. Il crit Fresnel qui introduit une
formule prenant en compte la densit du milieu. Fizeau vrifie cette formule en 1851[62].
Maxwell dans un article de lĠEncyclopedia Britannica de 1878, fait
tat deÇ lĠaccroissement de la dure pour effectuer le voyage aller-retour
dĠun point un autre d la vitesse relative de lĠther [vent
dĠther] È.[63]
Ë la surprise gnrale,
dans leurs expriences de 1881-87, Michelson et Morley ne trouvent pas de vent
dĠther. Mais la notion dĠther nĠest pas abandonne pour autant.
Poincar, en 1889, crit que lĠther est une
hypothse commode[64] Ç seulement elle ne cessera jamais
de lĠtre tandis quĠun jour viendra sans doute o lĠther sera rejet comme inutile È.[65] Einstein reprendra cette thse de
lĠther inutile et en donnera les raisons.
Lorentz, en 1892, pour interprter lĠexprience
de Michelson introduit lĠhypothse de la contraction des longueurs dans le sens
du mouvement. Apprenant que Fitzgerald
avait fait la mme hypothse en 1889, il lĠassociera la sienne. [66]
Lorentz
encore, en 1895, pour rendre compte de lĠchec des expriences de Michelson,
met au point le formalisme des transformations qui portent son nom.[67] [Voir ci-dessous leur ÒbaptmeÓ par
Poincar.]
Sur
la thorie de Lorentz.
Poincar en 1898 considre que les
hypothses de raccourcissement des longueurs [Lorentz-Fitzgerald] taient un
peu faites pour les besoins de la cause - Ç il fallait une explication, on
lĠa trouve ; on en trouve toujours È -, mais il crit tout de mme
Ç ce que nous avons de plus satisfaisant cĠest la thorie de Lorentz ;
cĠest sans contredit elle qui rend le mieux compte des faits connus, celle qui
met en lumire le plus grand nombre de rapports vrais, celle dont on retrouvera
le plus de traces dans la construction dfinitive È.[68]
Cependant,
Poincar apporta sa pierre lĠdifice. Dans ÒLa science et lĠhypothseÓ encore, (p. 111) il affirme quĠil nĠy a
pas dĠespace absolu (É), de temps absolu.[69]
En
1904, Lorentz complte ses travaux et introduit Ç lĠaugmentation de la
masse avec la vitesse È.[70]
En
1904 galement (confrence faite le 24 septembre au Congrs international des
Arts et de la Science de St Louis US[71]), Poincar nonce Ç le principe de
relativit[72], dĠaprs lequel les lois des phnomnes
physiques doivent tre les mmes soit pour un observateur fixe, soit pour un
observateur entran dans un mouvement uniforme È, et aussi que
Ç aucune vitesse ne pourrait dpasser celle de la lumire È. Pour la
thorie (1905) il sĠen rfre encore Lorentz : Ç Un point essentiel
tabli par Lorentz, cĠest que les quations du champ lectromagntiques ne sont
pas altres par une certaine transformation (que jĠappellerai du nom de
Lorentz) [73]. È
Poincar ne
sĠest donc jamais considr comme lĠauteur dĠune thorie portant essentiellement,
lĠpoque, sur les consquences de la thorie lectromagntique de Maxwell sur
la mcanique classique : cĠest bien Lorentz quĠil en considrait comme
ÒleaderÓ[74]. Il est dĠailleurs tonnant de constater
que Poincar, dans les confrences quĠil fit en juillet 1912[75], lĠcole professionnelle suprieure
des Postes et des Tlgraphes[76], sous le titre Dynamique de lĠlectron [77] peu de temps avant sa mort, ignore Einstein[78]. Il y reprend la thorie de Lorentz
(ther immobile, contraction des corps dans le sens du mouvement etc.) en
compltant quelques formules. Dans la longue introduction quĠil fit la
publication de ces confrences, rdiges par un lve aprs la mort de
Poincar, M. Pomey[79], ingnieur en chef des Postes et
Tlgraphes, rsume parfaitement lĠtat de la thorie de la relativit telle quĠelle
tait apprhende cette poque :
Ç Cette
thorie a son origine dans les travaux de H.A. Lorentz qui a cherch rendre
compte de lĠimpossibilit de mettre en vidence par des expriences dĠoptique
le mouvement absolu de la matire par rapport lĠther. Ses ides sont runies
dans lĠouvrage paru Leyden en 1895 Versuch
einer Theorie der electrischen und optischen Erscheinungen in bewegten Krpern . Cette thorie
expliquait le rsultat ngatif de toutes les expriences faites jusquĠalors
(É). M. Poincar dans son ouvrage Ç lectricit et Optique È (dition
de 1901) [p.536[80]]
dclarait ce sujet : Ç je dois dire ici mon sentiment : je regarde comme trs probable que les
phnomnes optiques ne dpendent que des mouvements relatifs des corps
matriels en prsence, sources lumineuses ou appareils optiques et cela non pas
aux quantits prs de lĠordre du carr ou du cube de lĠobservation, mais
rigoureusement. Ë mesure que les expriences deviendront plus prcises, ce
principe sera vrifi avec plus de prcision È. En 1904, H.A. Lorentz
avait modifi sa thorie de faon rendre compte de toutes les observations y
compris celles de Michelson. Il emploie dj la Ç transformation de
Lorentz È. La confiance quĠinspiraient les quations du champ magntique
tait si forte quĠon ne songeait pas les corriger, mais quĠon sĠattaqua la
cinmatique et la mcanique, en imaginant quĠelles devaient tre affectes
par le mouvement absolu de faon compenser lĠinfluence de ce mouvement sur
les phnomnes de lĠlectrodynamique. Mais cĠest dans le 17 volume
des Annales de Physique, 1905, quĠon trouve le travail dĠEinstein sur le principe de relativit envisag dĠune faon mthodique. È
Pour
tenter dĠtre complet, on ne peut passer sous silence lĠarticle envoy par Poincar
le 23 juillet 1905 au Cercle de mathmatique de Palerme[81]. Cet article - qui avait t prcd de
la note de quatre pages publie dans le compte rendu lĠacadmie des sciences
du 5 juin 1905 dj cit - fut publi en janvier 1906. Il est dĠune lecture
trs difficile et comporte de nombreuses pages de calcul. Analysant ce texte,
lors de la confrence du 12 mai 2005 galement cite, Christian Bracco et Jean
Pierre Provost, ont montr que Poincar, sĠinspirant explicitement du principe
de relativit et des transformations modifies de Lorentz constituant un
Ç groupe È au sens mathmatique, a dmontr lĠinvariance de ces
transformations sur les quations de Maxwell[82]. Ainsi, par des voies mathmatiques,
Poincar, pratiquement en mme temps que Einstein, a prsent une vritable
thorie de la relativit au sens moderne. Cependant, nous remarquons quĠil
aurait pu alors liminer lĠther - ce dont il avait lĠintuition ; les
confrences faites plus tard lĠcole suprieure des Postes montrent quĠil ne
lĠa pas fait.
Nous
savons aussi que lors des sances de lecture de ÒlĠAcadmie OlympiaÓ, runissant
Einstein, Solovine et Habicht entre 1902 et 1905, Poincar fut tudi avec
beaucoup dĠattention.[83]
En
juin 1905 donc, Einstein reprendra tous les lments de la thorie, partir
des quations de Maxwell[84] et en donnera sa propre interprtation
dont lĠessentiel est quĠil considre
lĠther comme inutile[85] [pour la relativit restreinte]. Il
donne sa dmonstration des formules de Lorentz et le cite alors[86], comme il le citera maintes fois dans
lĠouvrage de vulgarisation cit ci-dessus.
Sur lĠquivalence de la
masse et de lĠnergie : E=Mc2
Le
mmoire dĠEinstein, publi sur trois pages (texte original) dans les Annalen der Physik en novembre 1905
(remis en septembre), se prsente seulement comme Ç une consquence trs intressante È
de lĠarticle de juin (paru en septembre). Il y dmontre la relation
masse-nergie partir des quations de Maxwell.
Ç Dans
un article paru en 1900[87], Henri Poincar avait t le premier
avoir dcouvert lĠquivalence entre la masse et lĠnergie È [il sĠagissait
de la pression de radiation] ; ainsi Poincar aurait pu crire la fameuse
formule E=Mc2,
mais - l encore - il ne lĠa pas fait.[88]
Einstein
reconnat formellement avoir eu connaissance du mmoire de Poincar de 1900 et
en donne mme la rfrence dans un article de juin1906, ÒLe principe de conservation du centre de gravit et lĠinertie de
lĠnergie Ó. Il y crit que Ç ses rsultats [les siens] sont dj
contenus pour lĠessentiel dans un mmoire de H. Poincar ; pour plus de
clart, je ne prendrai cependant pas appui sur ce mmoire È.[89]
Plus
gnralement Ç ni Einstein ni Poincar
[mort avant que ne soient publis les textes sur la relativit gnrale] n'ont
revendiqu une quelconque paternit de la relativit restreinte. La controverse
a donc t dclenche et entretenue par les historiens des sciences et non par
les intresss eux-mmes. È[90] Pour sa part Lorentz reconnaissait
les avances techniques de Poincar[91].
Quant
Einstein et Lorentz, ils sont rests en bons termes. Ils
ont Ç chang des lettres bien aprs la publication de la relativit
restreinte.[92] È CĠest Lorentz qui a annonc son cadet le succs de lĠexpdition de 1919
montrant la dviation des rayons lumineux.[93] Einstein a prononc son oraison
funbre en 1928.[94]
Tout
ceci concerne la relativit restreinte (mouvements rectilignes et uniformes).
Pour ce qui est de la relativit gnrale
(extension la gravitation), lĠapport de Einstein est beaucoup plus original. Ds
1911 il indiquait la courbure des rayons lumineux dans un champ de gravitation[95]. Certes, cĠest Minkowski qui a introduit
lĠespace-temps quatre dimensions. Einstein le reconnat : sans Minkowski, la thorie de la relativit
gnrale Ç serait peut-tre reste au maillot È.
Il
eut toujours des difficults avec les mathmatiques. Il est connu que ces
difficults lĠavaient conduit se faire aider par son ami Marcel Grossmann
(1878-1936), mathmaticien hongrois, pour sa thorie de la relativit gnrale.
Il ne sĠen cachait pas. Le 25 novembre 1948, dsabus, il crivait :
Ç Dans mon activit scientifique je suis toujours entrav par les mmes
difficults mathmatiques qui me rendent impossible la confirmation ou la
rfutation de ma Thorie gnrale relativiste du champ, bien que jĠai comme
collaborateur un jeune mathmaticien trs fort. Je nĠen viendrai plus
bout ; elle tombera dans lĠoubli et sera de nouveau dcouverte plus tard.
CĠest ce qui est dj arriv beaucoup de problmes. È[96]
Il
est notoire que David Hilbert (1862-1943), mathmaticien gnial, avec lequel il
a prononc Gttingen une srie de lectures sur la relativit gnrale en juin
1915, lui a apport une aide trs importante pour la mise en quation aux
drives partielles de la thorie. Mais cĠest avec lĠaccord de Hilbert,
reconnaissant par l que Einstein tait bien lĠauteur de la thorie, que ces
quations portent le nom de ce dernier.[97]
Par
ailleurs aucun document nĠa pu confirmer un tmoignage qui prtend que
lĠoriginal de lĠarticle fondateur a t cosign par son pouse Mileva Maric,
physicienne, sa condisciple au Politechnikum de Zrich ni que celle-ci a
collabor son travail.
CĠest
une grande aptitude pour exposer clairement et communiquer ses travaux, mme
au grand public[98], que Einstein dut sa popularit. Il eut
aussi faire face des oppositions injustes ainsi quĠ lĠantismitisme.
Pour
la relativit restreinte, il est le seul lĠavoir expose dans son ensemble
avec clart.
En
ce qui concerne ses consquences sur la relation masse-nergie, dont les applications,
majeures dans le domaine nuclaire, ont t longtemps ignores, il est connu
pour lĠnonc de la relation E = Mc2,
bien que Poincar en ait donn les prmices.
Pour
la relativit gnrale, qui continue faire lĠobjet de recherches tant
thoriques quĠexprimentales, et qui nĠa jamais t mise en chec ce jour,
ses contributions sont totalement innovantes.
Einstein lui-mme se donne un objectif
cosmologique : dans son livre dĠinitiation de 1916, cit ci-dessus, il
fournit une formule donnant la densit de lĠunivers.[99]
Galile
avait expos les deux grands systmes du monde : lĠaristotlicien et le
copernicien. Celui-ci sĠest impos : il
nĠy a pas de place privilgie dans lĠunivers.
La
thorie de la relativit gnralise ce principe appliqu dĠabord la
mcanique.
Pour
supprimer une contradiction entre la mcanique de Galile-Newton et la thorie
lectromagntique de la lumire dveloppe au XIXe sicle par
Maxwell, elle rend lĠespace et le temps relatifs. Ce faisant elle adopte un
espace-temps quatre dimensions, dformable dans le champ de la pesanteur.
Mais
dĠautres contradictions prennent naissance.
En
1920, Einstein, qui avait publi en 1905 un article sur le quantum de lumire et expliqu lĠeffet photolectrique - qui lui
vaudra en 1921 le prix Nobel de physique - dclare que la thorie des quanta
pourrait Ç dresser devant la thorie du champ des limites infranchissables È.
Il ajoute une constante (constante
cosmologique) ses quations, on y rajoute une constante quantique[100]. Le dsaccord subsiste toujours. Par la
suite Einstein a supprim le terme cosmologique.
Plus
rcemment deux sondes spatiales Pioneer 10 et 11 ont montr des diffrences
entre leur trajectoire observe et la trajectoire attendue..[101]
Plus
rcemment encore, le18 juin 2007, une confrence de Peter Wolf (BIPM
- SYRTE/Observatoire de Paris)
a rendu compte dĠexpriences de physique fondamentale, comme des tests d'invariance
de Lorentz ou bien une recherche de la variation temporelle des constantes
fondamentales, effectues avec les rsonateurs ultra
stables et les horloges atomiques du SYRTE. Par ailleurs, des expriences
astrophysiques (spectroscopie des quasars) ont permis de mettre des limites sur
la variation des constantes fondamentales sur des chelles de temps trs
longues, certains de ces rsultats affirmant une valeur diffrente des
constantes dans le pass (ÒredshiftsÓ de 0,5 < z < 3,5).
Pour
finir, Einstein nĠa pas dcouvert la
relativit comme Le Verrier a dcouvert Neptune. Le relativit est un concept
n dĠune observation banale quoique
surprenante dont Galile a donn le premier, par une reprsentation image, le
caractre de principe. Ce concept restait cohrent avec les lois mcaniques du mouvement des objets
matriels dmontres par Kepler et Newton. LĠtude de la lumire et dĠune faon
gnrale des ondes lectromagntiques qui se propagent une vitesse finie mais
trs grande - notamment la thorie diffrentielle de Maxwell - a rvl des contradictions
avec la mcanique classique. LĠexprience fondamentale de Michelson et Morlay a
montr quĠil est impossible de dceler ce Ç vent dĠther È que lĠon
croyait indispensable, notamment pour expliquer, dans une optique ondulatoire,
lĠaberration de la lumire. Pendant le dernier quart du XIX sicle,
des mathmaticiens et des physiciens, Mach, Hertz, Poincar, Lorentz, Abraham,
Kaufmann etc, ont apport des lments prcurseurs de la relativit ou
mme Ç relativistes È pour rsoudre la contradiction - dont
la transformation de Lorentz . Einstein, adoptant cette transformation et
rejetant le vent dĠther, prsente une thorie complte gnralisant le
principe de relativit de Galile. Par son article de mars 1905 sur les quanta
de lumire, il a ouvert une approche Ç discrte È de la physique
moderne. Poincar qui exposa, la mme anne que Einstein[102] une thorie relativiste conserve une
dynamique de lĠlectron Ç ondulatoire È. De la thorie dĠEinstein prolonge
par la relativit gnrale sont nes des observations et des applications non
seulement compatibles avec elle, mais souvent prvues par leur auteur. La
prcision sans cesse croissante de nos instruments de mesure suggre des
limites son champ dĠapplication mais, ce jour celles-ci ne sont pas
avres. Quant la thorie des quanta, elle-mme largement applique, elle
continue poser des problmes fondamentaux.
Un
jour viendra o une nouvelle thorie unitaire
englobera ou remplacera la thorie einsteinienne.
2. Ses ÒLettres
SolovineÓ.[103]
EXTRAITS
Dans son introduction, Maurice Solovine
(1875-1958), tudiant Berne, raconte comment il a fait la rencontre Pques
1902 dĠEinstein, qui, quoique un peu plus jeune que lui, a fini ses tudes.
Stagiaire au Bureau des Brevets il devait trouver des expdients pour gagner sa
vie. Einstein avait donc rdig une annonce proposant des leons de physique
3 francs de lĠheure. Solovine rpond cette annonce.
Lors du premier entretien, Einstein lui
dit quĠil nĠavait pas besoin de leons mais propose de le rencontrer pour
discuter des problmes que pose la physique. Conrad Habicht se joint eux et
ils forment un groupe amical[104] qui se retrouve pour dner ensemble et
lire des ouvrages de science, de littrature et de philosophie : Pearson,
Mach, Hume, Riemann, mais aussi Sophocle, Racine, Dickens. La lecture de
publications de Poincar retient particulirement leur attention. Einstein joue
parfois du violon.
Cette vie intellectuelle dura plus de
trois ans. Solovine partit poursuivre ses tudes lĠuniversit de Lyon et
vcut ensuite Paris.
La correspondance dĠEinstein est reproduite
en fac-simil sur la page de gauche, en vis vis droite, la traduction. Les
lettres sont le plus souvent manuscrites. Il y a quelques cartes postales.
Einstein crit en lettres romanes et non gothiques[105]. Au total une soixante de
correspondances, toutes commenant par Ç Cher Solovine ou cher
Solo È. Les lettres de Solovine ne semblent pas avoir t dites.
En aot 1908, Solovine habitait 5 rue de
la Huchette ; en mars 1909 il habite 39 boulevard de Port-Royal, il y
habite encore en dcembre 1929[106].
Extraits
des lettres dĠEinstein (traduction) :
3 mai 1906 :
Ç Bientt jĠarriverai lĠge stationnaire et strile o on se lamente sur
la mentalit rvolutionnaire des jeunes. È
16 mars 1921 : Ç Moi aussi je
ne suis pas patriotard, et je crois fermement que les Juifs, tant donn la
petitesse et la dpendance de leur colonie en Palestine, seront lĠabri de la
folie de la puissance È.
16 juillet 1922 :
Ç LĠantismitisme est trs fort. Les chicanes sans fin de lĠentente
frapperont finalement de nouveau les Juifs .È (Einstein est Berlin)
Pentecte 1923 : Ç Bergson dans
son livre sur la Thorie de la relativit a commis de lourdes bvues. Dieu lui
pardonnera. È
9 avril 1947 : Ç JĠavais dj
appris la mort de Langevin. Il mĠtait un des plus chers, un vritable saint,
et avec cela extrmement dou. È
25 novembre 1948 (cite plus haut) :
Ç Dans mon activit scientifique je suis toujours entrav par les mmes
difficults mathmatiques qui me rendent impossible la confirmation ou la rfutation
de ma Thorie gnrale relativiste du champ, bien que jĠai comme collaborateur
un jeune mathmaticien trs fort. Je nĠen viendrai plus bout ; elle
tombera dans lĠoubli et sera de nouveau dcouverte plus tard. CĠest ce qui est
dj arriv beaucoup de problmes. È
7 mai 1952 : Ç Ma capacit
de travail a dj sensiblement diminu. È
27 fvrier 1955 : Ç Je viens de
surmonter une anmie assez grave, dont lĠart mdical mĠa dbarrass. La
charrette court de nouveau dans une certaine mesure, seulement le cerveau est
un peu rouill - le diable compte en somme les annes consciencieusement, il
faut le reconnatre. È [Einstein est mort le 18 avril 1955.]
3.
Einstein et la religion.
Ç Je veux savoir comment Dieu a cre
le monde, je ne mĠintresse pas tel phnomne, au spectre de tel ou tel
vnement : je veux connatre ses penses, le reste nĠest que
dtail. "
(voir aussi Ç Dieu d'Einstein (Le) È in Trinh Xuan Thuan Ç Dictionnaire amoureux du Ciel et des toiles È,
Paris, 2011, p.226.)
[1] Que lĠon dsigne aussi au pluriel (Le Robert), en sparant la relativit restreinte (spezielle) et la relativit gnrale (allegemeine). Exposes en deux parties distinctes, elles constituent cependant pour Einstein un seul ensemble, la seconde tant une gnralisation de la premire. Franoise Balibar dans sa confrence lĠIAP du 8 septembre 2015 remarque que la traduction franaise de ces ouvrages est dfectueuse : cĠest la thorie de la relativit (Relativittstheory) qui est restreinte ( traduction approximative de specielle) ou gnrale et non le principe qui est universel mais dĠapplication diverse. Dans le texte qui suit nous avons conserv les expressions usuelles de relativit restreinte er gnrale.
J.L. Synge, Relativity : the special theory, Amsterdam, 1956, introduisit des coordonnes gomtriques dans lĠexpos de la relativit restreinte ; C.W. Misner, K.S. Thorne et J.A. Wheeler, Gravitation, New-York, 1973 gnralisrent cette usage la relativit restreinte et permirent lĠextension de cette thorie un mouvement non inertiel (rectiligne uniforme), acclr ou en rotation. Cette extension est littralement une gnralisation de la relativit restreinte. La relativit gnrale est plutt considre aujourdĠhui comme une thorie gravitationnelle. (V. la confrence de Eric Gourgoulhon au sminaire Ç Temps & Espace È , Observatoire de Paris, 14 6 2010.)
[2] Albert Einstein n Ulm le 14 mars 1879, mort Princeton le 18 avril 1955.
[3] LĠdition de 1920, diteur Friedrich Vieweg & Sohn in Braunschweig, est consultable la Bibliothque Ste Genevive (BSG) Paris.
[4] (1875-1958), mathmaticien, dĠorigine roumaine, ami et traducteur dĠEinstein qui lui a crit ses Lettres Maurice Solovine, Gauthier-Villars, 1956.
[5] Nous avons consult la BSG sa rdition par Dunod en 2004 (fac-simil de lĠdition de 1923, dĠaprs la XIVe dition allemande, 174 pages avec un texte de 1953), prface de Marc Lachize-Rey. Wikipdia, dans la bibliographie de son article ÒAlbert EinsteinÓ qualifie ce document dĠindmodable. Une traduction antrieure (1921) dite galement par Gauthier-Villars, prface dĠmile Borel, avait t faite par Mlle J. Rouvire (BSG) . Nous lĠavons consulte, elle est moins prcise.
[6] 147 pages dans la traduction de Solovine (voir note 5 ci-dessous), 91 dans lĠoriginal allemand (dition de 1920) la typographie plus condense. LĠdition allemande de 1917 dont un exemplaire est la facult des Sciences de Strasbourg ne comprend que 70 pages (appendice en moins ?).
[7] Le premier article sur la relativit restreinte, dat de juin 1905, est intitul ÒZur Elektrodynamik bewegter Krper Ó, et celui sur la relativit gnrale, dat de mars 1916,ÓDie Grundlage der allgemeinen RelativittstheorieÓ. Ces deux articles, ainsi que dĠautres contributions de Einstein, notamment celles de 1905, ont paru dans les Annalen der Physik Leipzig et sont tlchargeables sur le site de lĠInstitut fr Physik de lĠuniversit dĠAugsbourg : http://www.physik.uni-augsburg.de/annalen/history/Einstein-in-AdP.htm.
[8] Galileo Galilei, Dialogue sur les deux grands systmes du monde, Deuxime journe, 1632 , Traduit de lĠitalien par Ren Frreux, Seuil, Collection Points, Sources du savoir, 1992, p. 316-317. Voir aussi Wikipdia, art. Relativit galilenne.
[9] CĠest au rappel de ces notions, et pour faire bien comprendre le point de dpart de la thorie de la relativit, que Einstein consacre les quatre premiers chapitres de son Òpetit livreÓ.
[10] En fait lĠarticle original du Journal des Savants publiant lĠexprience de RÏmer ne fournit pas cette vitesse. Elle est facile calculer partir des donnes publies dans lĠarticle : 31 335 lieues/sec. LĠarticle nĠindique pas quelle lieue avait t utilise, mais Romer utilise probablement la mme lieue que Picard avec lequel il a travaill soit une lieue de 2282 toises du Chtelet. Celle-ci, dfinie en 1668 (v. Wikipdia), vaut 1,949 m (4447,6 m pour la lieue). LĠessentiel pour RÏmer tait de dmontrer que la vitesse de la lumire tait finie, ce quĠil fit.
[11] Nous y restons aussi si la vitesse de la lumire est infinie (voir ci-aprs la Ç simultanit È), ce que suppose la mcanique classique.
[12] Hendrik Anton Lorentz (1853-1928), physicien nerlandais, ne pas le confondre avec son an Ludwig Lorenz (1829-1891), physicien danois, galement spcialiste de lĠlectromagntisme avec qui, parat-il, il entretenait de mauvaises relations.
[13] A. Einstein :Ç Le principe de constance de vitesse de la lumire est naturellement contenu dans les quations de Maxwell È, art. des Annalen der Physik de septembre 2005, Ist die Trgheit eines Krpers von seinem Energieinhalt abhngig ?, traduction de Solovine dans A. Einstein, Rflexions sur lĠlectrodynamique, lĠther, la gomtrie et la Relativit, Trad. M. Solovine et M.A. Tonnelat Gauthier-Villars, 1972 liv. I, partie II.
[14] Les controverses sur la validit de ces expriences (effet Allais) ne concernent que le dplacement dans lĠther : le Ç vent dĠther È.
[15] Albert Abraham Michelson (1852-1931) physicien dĠorigine allemande, Edward William Morley, savant amricain (1838-1923).
[16] La thorie de la relativit restreinte et gnrale, chapitre IX.
[17] Autre sens du mot relativit.
[18] Le texte du livre cit dĠEinstein dit exactement : Ç Les lois de la nature ont exactement la mme forme dans les deux cas È, les systmes en mouvement relatif ayant t cits antrieurement.
[19] ÒLa relativit et lĠespaceÓ, texte dĠavril 1953 rajout dans les ditions postrieures La thorie de la relativit restreinte et gnrale.
[20] Voir plus loin les dveloppements sur lĠther.
[21] Ç La thorie de la relativit restreinte est une cristallisation de la thorie des phnomnes lectromagntiques de Maxwell-Lorentz È (La thorie de la relativit restreinte et gnrale) et dans le texte allemand : Ç Die spezielle Relativittstheorie is aus der Maxwell-Lorentzschen Theorie der electromagnetischen Erscheinungen auskristallisiert È. Dans lĠarticle ÒfondateurÓ de juin 1905 Ç Zur Elektrodynamik bewegter Krper È, Einstein les nomme quations de Maxwell-Hertz. Il sĠagit bien entendu de la mme thorie.
[22] Sur lĠantriorit du mmoire de Poincar (1900) sur la question, reconnue par Einstein lui-mme, voir ma note ÒEinstein-ComplmentsÓ.
[23] Expriences dites de la tour de Pise dont les conditions matrielles sont contestes. En fait, Galile aurait fait rouler des boules de compositions diffrentes sur un plan inclin (Wikipdia).
[24] La thorie de la relativit restreinte et gnrale, chapitre XIX.
[25] Les expriences les plus fines faites dans la deuxime moiti du XX sicle nĠont pas montr le moindre cart entre les deux masses (voir Wikipdia art. Principe dĠquivalence).
[26] Nous avons lgrement modifi la description de lĠexprience par Einstein.
[27] Op. cit chapitre XX.
[28] Hermann Minkowski (1864-1909), mathmaticien allemand. Professeur au Polytechnicum de Zrich ; Einstein aurait du tre son lve, mais il schait ses coursÉ Il dut recourir une collaboration avec Grossmann - condisciple mais bon lve – pour parvenir formuler les dveloppements mathmatiques de la thorie gnrale de la relativit tablissant la gnralisation du principe de relativit la gravitation (confrence de Balibar cite oplus haut)
[29] V. Poincar, La science et lĠhypothse, pp. 66 et 67, et p. 111 le caractre conventionnel du choix de lĠespace, euclidien ou non.
[30] Op. cit chapitre XXVIII.
[31] Confrence de Jean-Philippe Uzan du 9 septembre 2008 lĠIAP.
[32] Michael Faraday (1791-1867) est lĠinitiateur de la notion de champ, op.cit chapitre XIX.
[33] Op. cit chapitre XIX pour ces citations.
[34] Le 25 novembre 1948 il crivait Solovine : Ç Dans mon activit scientifique je suis toujours entrav par les mmes difficults mathmatiques qui me rendent impossible la confirmation ou la rfutation de ma Thorie gnrale relativiste du champ, bien que jĠai comme collaborateur un jeune mathmaticien trs fort. Je nĠen viendrai plus bout ; elle tombera dans lĠoubli et sera de nouveau dcouverte plus tard. CĠest ce qui est dj arriv beaucoup de problmes. È Lettres Maurice Solovine, Gauthier-Villars, 1956. Ses difficults en mathmatiques lĠavaient conduit se faire aider par son ami Marcel Grossmann (1878-1936), mathmaticien hongrois, pour sa thorie de la relativit gnrale, (voir Wikipdia art. Marcel Grossmann). Hilbert a galement collabor aux dveloppements mathmatiques de la thorie gnrale.
[35] ÒÉon sĠimaginait que les corps ne brlaient quĠen laissant dgager un principe insaisissable auquel on donnait le nom de phlogistiqueÓ, citation de L.J. Thnard in Le Robert, Paris 1983, art. Phlogistique.
[36] Voir lĠarticle de Wikipdia ; lĠther.
[37] La thorie de la relativit restreinte et gnrale, Chapitre XVI p.46 49.
[38] Les Cahiers de Science et Vie, Einstein, Hors Srie, NĦ 16, Aot 1993 p. 10-11.
[39] Ibid.
[40] Morley crivit : Ç si il y a un mouvement relatif entre la Terre et l'ther luminifre, il doit tre petit È, cit par Wikipdia, art. Exprience de Michelson-Morley.
[41] La thorie de la relativit restreinte et gnrale, Chapitre XVI p.46 49.
[42] Dayton C. Miller (1866-1941), physicien amricain. Ses expriences ont eu lieu en 1922-23. LĠarticle de la Review of Modern Physics o il annonait cette valeur du vent dĠther date de 1933.
[43] Thomas J. Roberts, An Explanation of Dayton MillerĠs Anomalous ÒEther DriftÓ Result, Illinois Institute of Technology, Chicago, IL. And Muons, Inc., Batavia IL., 14 octobre2006. http://arxiv.org/ftp/physics/papers/0608/0608238.pdf
[44] Voir Wikipdia art. Effet photolectrique.
[45] Incipit du Prix Nobel.
[46] Les Cahiers de Science et Vie, Einstein, Hors Srie, NĦ 16, Aot 1993 , p. 60, note 23.
[47] Aprs 1905.
[48] Confrence du 20 mai 1920 cite plus haut.
[49] CĠest nous qui soulignons.
[50] La thorie de la relativit restreinte et gnrale, Gauthier-Villars, 1923, op. cit, Appendice. LĠexprience de Pound et Rebka Harward en 1960 a vrifi cette prdiction. Voir Jean Claude Boudenot, Comment Einstein a chang le monde, EDP Sciences ditions, 2005.
[51] Edwin Powell Hubble (1889-1953), astronome amricain.
[52] Pour les corps en mouvement elles sĠappliquent des mouvements rectilignes et uniforme - vitesse constante - ou pratiquement tels.
[53] Op. cit chapitre XX.
[54] Jean
Claude Boudenot, Comment
Einstein a chang le monde, EDP Sciences ditions, 2005, p.11.
[55]
Il sĠagit de la traduction de Mlle Rouvire, et non de celle de Solovine.
[56]
mile Borel (1871-1956), mathmaticien franais.
[57]
Alexis Claude Clairaut (1713-1765), mathmaticien franais.
[58]
Voir Wikipdia, art. aberration de la lumire.
[59]
Clairaut, Sur
la manire la plus simple dĠexaminer si les toiles fixes ont une parallaxe,
Histoire de lĠAcadmie royale des
Sciences, Anne 1739, Imprimerie royale, Paris, 1741, p. 359. Le phnomne
de lĠaberration, dcouvert par James Bradley (1693-1762) en 1725, est expliqu
par Einstein par la thorie de la relativit, Sur lĠlectrodynamique des corps en mouvement, Annalen der Physik,
1905, ¤ 7, et Rflexions sur
lĠlectrodynamique, lĠther, la gomtrie et la RelativitÓ, Gauthier-Villars,
1972, Livre I., Partie II ¤ 7.
[60]
Franois Arago (1786-1853), astronome franais.
[61]
Boudenot, op. cit p.96.
[62]
Cit par Christian Bracco, confrence sur la relativit, ENS, 12 mai 2005.
[63]
Boudenot, op. cit p. 97.
[64]
Dans La science et lĠhypothse (1902)
p.109 Poincar qualifiera de Ç commode È la gomtrie euclidienne.
[65]
Ibidem op. cit p. 97.
[66]
Ibidem p. 97.
[67]
Ibidem p. 98
[68]
Ibidem p. 98
[69]
Ibidem p.98. Dj en 1888, Mach avait crit : Ç Nul nĠest en mesure
de faire des prdictions concernant lĠespace absolu et le mouvement
absolu ; ce sont de pures choses de la pense de pures constructions
mentales qui ne peuvent tre produites par lĠexprience. Tous nos principes de
mcanique ne sont quĠune connaissance exprimentale concernant les positions et
les mouvements relatifs des corps. È Cit par Les Cahiers de Science et Vie, Einstein, Hors Srie, NĦ 16, Aot 1993
p. 53.
[70]
Ibidem p.99.
[71]
Cit par Jean Hladik Comment le jeune et
ambitieux Einstein sĠest appropri la relativit restreinte de Poincar,
2004 p.73 et sq.. Quant aux antriorits de Lorentz, Hladik, p. 62 et sq.
indique que celui-ci, dans une confrence faite lĠuniversit de Columbia en 1906
reconnat que Woldemar Voigt (1850-1919), physicien allemand, avait publi en 1887 une transformation
quivalente celle des formules dites de Lorentz mais ajoute Ç mon
grand regret cette publication a chapp mon attention È.
[72]
Dj prsent comme loi de relativit dans
La science et lĠhypothse p. 96. Mais
il sĠagit en fait du principe de relativit appliqu la cinmatique et expos
par Galile dans Le dialogue sur les deux
grands systmes du monde (1632). Son rappel par Poincar, qui ne cite pas
Galile, ne suffirait pas faire de lui lĠinventeur de la Relativit.
Cependant (voir ci-aprs), lĠarticle dit de Palerme dveloppe bien une
formulation mathmatique de la thorie de la relativit restreinte.
[73]
Poincar, Sur la dynamique de lĠlectron,
Compte rendu de lĠacadmie des sciences,
Sance du 5 juin 1905, T. CXL, p.1505 . Vers la fin de sa vie, Poincar
crit que le principe de relativit, sous sa forme ancienne, a t remplac par
le Ç principe de relativit de Lorentz È, Dernires penses, p. 24 in chap. II, LĠespace et le temps, et dans
le mme recueil, p. 70, chap. VI, LĠhypothse des quanta, il voque Ç La
mcanique de Lorentz È.
[74]
Interprtation personnelle.
[75]
Henri Poincar, La dynamique de lĠlectron, Supplment
aux Annales des Postes, Tlgraphes et Tlphones, Dumas d., Paris, mars
1913. La bibliothque Sainte Genevive en dtient un exemplaire. Poincar,
opr le 9 juillet 1912 mourut le 17.
[76]
CĠest prcisment en 1912 que lĠcole abandonna le qualificatif de
Ç professionnelle È.
[77]
Titre presque ponyme de la note
cit ci-dessus (n.19) qui nĠa que quatre pages, alors que le compte-rendu des
confrences, rdig par un lve, publi en 1913 aprs la mort de Poincar dans
les Annales des Postes, Tlgraphes et
Tlphones et non relu par lui, est beaucoup plus dvelopp, et en comporte
quarante-sept.
[78]
Nous nĠavons trouv quĠune fois le nom dĠEinstein dans un texte de Poincar,
propos de ses travaux sur le rayonnement lumineux, in. Dernires penses, p. 91, chap. VII, Les rapports de la matire et
de lĠther.
[79]
Jean Baptiste Pomey (X 1879 -
1861 - 1943) fut directeur
de lĠcole suprieure des Postes et Tlgraphes de 1924 1926.
[80]
Prcision donne par lĠarticle dĠAnatoly Logunov
[81]
Poincar H., Sur
la dynamique de lĠlectron, in Rendiconti
del Circolo Matematico di Palermo, XXI,
p. 129-175 et aussi Poincar H., Îuvres Tome IX p.494-550.
[82] En 1984 (traduction
franaise de 2000), le mathmaticien russe Anatoly Logunov, commentant les
textes de 1905-1906 de Poincar, parvenait une analyse technique semblable
mais des conclusions plus partisanes en faveur de Poincar. v. http://www.annales.org/archives/x/poincare.html
[83]
Voir ci-dessous un extrait des Lettres
Solovine.
[84]
Dsignes aussi par lui comme quations de Maxwell-Hertz. Plus tard il citera
les quations de Maxwell-Lorentz.
[85]
Notons encore que dans les confrences de 1912 de Poincar lĠther est cit 18
fois. Poincar nĠa jamais abandonn la notion dĠther (v. le chapitre VII des Dernires penses cit plus haut).
[86]
Au ¤ 9, il crit : Ç ÉCes quations sont le fondement
lectromagntique de lĠlectrodynamique
et de lĠoptique des corps en mouvement de Lorentz È. Dans une note
insre dans les ditions ultrieures - notamment dans la traduction par
Solovine en 1925 (Gauthier Villars) de lĠarticle fondateur de juin 1905 - (et
aussi dans ÒRflexions sur
lĠlectrodynamiqueÉÓ , op.cit) il dclare avoir ignor lĠ poque de
lĠdition de juin 1905 le mmoire de H.A. Lorentz Electrodynamic phenomen in a system moving with an velocity smaller
than that of light, Proceedings acad. Sc. Amsterdam t. V-1904, p.809, dont
il donne seulement alors la rfrence.
[87]
La thorie de Lorentz et le principe de raction, Archives nerlandaises des
sciences exactes et naturelles
5 : 252-278, 1900. http://fr.wikisource.org/wiki/La_thorie_de_Lorentz_et_le_principe_de_raction
[88]
Boudenot, op. cit p.46.
[89]
Das Prinzipen von der Erhaltung der
Schwerpunksbewefgung und die Trgheit der Energie, Ann. d. Phys., 20, 1906,
p.627. Trad. dans Boudenot op. cit p.49.
[90]
Wikipdia art. ÒControverse sur la paternit de la relativitÓ. LĠarticle est
trs document et semble objectif.
[91]
Ç JĠai pu voir plus
tard dans le Mmoire de Poincar quĠen procdant plus systmatiquement jĠaurais
pu atteindre une plus grande simplification encore. Ne lĠayant pas remarqu, je
nĠai pas russi obtenir lĠinvariance exacte des quations; mes formules
restaient encombres de certains termes qui auraient d disparatre. Ces termes
taient trop petits pour avoir une influence sensible sur les phnomnes et je
pouvais donc expliquer lĠindpendance du mouvement de la terre que les
observations avaient rvle, mais je nĠai pas tabli le principe de relativit
comme rigoureusement et universellement vrai. Poincar, au contraire, a obtenu
une invariance parfaite des quations de lĠlectrodynamique, et il a formul le
Ò postulat de relativit Ó, termes quĠil a t le premier employer. È Deux
mmoires de Henri Poincar dans la Physique mathmatique, in Acta matematica, XXXVIII, 1921, page 298, et aussi Henri Poincar, Oeuvres, tome XI, pages 251-252,
Gauthier-Villars d. Paris 1956, cit par Logunov.
[92]
Ibid. note 41.
[93]
Sobral-La Preuve http://www.planetastronomy.com/articles/sobral-preuve.htm
[94] Les Cahiers de Science et Vie, Einstein, Hors Srie, NĦ 16, Aot 1993.
[95]
Annalen der Physik, vol . XXXV, 1911, p.898-908, traduction insre dans
lĠouvrage de Stephen Hawking Sur les
paules des gants.
[96]
Lettres Maurice Solovine,
Gauthier-Villars, 1956.
[97]
Voir Wikipdia, articles David Hilbert, quation dĠEinstein et Controverse sur
la paternit de la Relativit.
[98]
Outre le petit livre de 1916 sur la relativit cit au dbut, il publia, en
collaboration avec Leopold Infeld, un ouvrage lmentaire en anglais, traduit
par Solovine rdit en 1983 par Flammarion : LĠvolution des ides en physique.
[99]
La thorie de la relativit restreinte et
gnrale, trad. Solovine, Gauthier-Villars, 1923, Chap. XXXII.
[100]
Confrence de Jean Philippe Uzan du 9 septembre 2008 lĠInstitut
dĠAstrophysique de Paris (UAP).
[101]
Wikipdia art. Anomalie Pioneer.
Quant lĠeffet Sagnac montr par une
exprience interfromtrique ralise en 1913 sur deux rayons lumineux
parcourant en sens inverse un trajet circulaire autour dĠun disque en rotation
qui conduit un cart des vitesses entre eux, il ne met pas en cause la relativit comme lĠa montr Langevin (voir
Michel Paty, Paul Langevin (1872-1946), la relativit et
les quanta, Bulletin de la Socit Franaise de Physique, nĦ 119, mai 1999,
p.7). Remarquons que lĠexprience de Sagnac sĠinspire dĠune situation
dcrite dans le chapitre XXIII de lĠouvrage Òtous publicsÓ de Einstein de 1916
cit plus haut. AujourdĠhui les tlmesures laser dans les conditions
appropries introduisent un correctif Òeffet SagnacÓ.
ric Gourgoulhon, Relativit restreinte. Des particules lĠastrophysique, EDP
Sciences, 2010, et du mme confrence du 14 juin 2010 lĠObservatoire de
Paris, a prsent une approche quadridimensionnelle [vectorielle] -dans le
cadre de lĠespace temps de Minkoswki - ÒgnralisantÓ la relativit restreinte
un observateur non inertiel (acclr ou en rotation). Cette thorie avait
dj t expose en 1956 par J. L. Synge : Fully geometrical exposure of special relativity. Elle connat des applications pratiques notamment dans
les gyroscopes effet Sagnac utiliss
aujourdĠhui en navigation arienne.
[102]
Toute accusation de plagiat de la part dĠEinstein nous parat relever dĠune
pure affabulation. Les auteurs de la confrence de mai 2005 lĠENS cite plus
haut dclaraient que Einstein, Lorentz et Poincar auraient mrit tout trois
le prix Nobel pour leur contribution la thorie ; cĠest aussi lĠavis de
Thibault Damour, de lĠacadmie des sciences, spcialiste de la relativitÉ
[103]
Albert Einstein, Lettres Maurice
Solovine, traduction Solovine, Gauthier-Villars, 1956.
[104]
CĠest lĠÒAcadmie Olympia Ó ?
[105]
Comme on lĠapprenait encore en France en 1943.
[106]
Immeuble construit en 1902 situ gauche en montant au carrefour de la rue de
la Glacire.